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Situé au fond des gorges de la Caille, à l’aval du site remarquable des ponts de la Caille, les Bains de la Caille offre un site et des vestiges remarquables.
L’accès au site n’est malheureusement plus possible, les anciens chemins sont très dégradés et présentent des risques de chutes de pierres.
Ne reste debout que l’établissement thermal des bains de la Caille, aux bords des Usses, qui a fait la renommée du site au XIXe siècle. La rivière des Usses quant à elle, présente un intérêt naturel et paysager fort : gorges, falaises, suintements et sources pétrifiantes.
En 1847, l’établissement thermal des bains de la Caille est construit au fond des gorges des Usses. Les deux sources sulfureuses qui alimentent les bains ont pourtant déjà été exploitées périodiquement depuis l’époque romaine.
Entre 1849 et 1952, le chanoine Paul-Bernard Croset-Mouchet fit construire plusieurs résidences abritant des cabines de bains et des chambres, un hôtel-restaurant, un bâtiment de bains dans lequel se trouvaient les piscines et il y adjoint des bassins extérieurs, un bâtiment administratif, une chapelle et une écurie. L’établissement se développa surtout avec l’ouverture d’une route carrossable en 1852 permettant d’accéder plus facilement au fond des gorges. De nouvelles piscines, une maison de cure construite à cheval sur les Usses – et qui sera emportée par une crue en 1888 – et même un superbe casino renforceront encore le succès de la station thermale. En 1923, le site est acquis par un nouveau propriétaire qui fait le pari du modernisme. Il y installa des centrales électriques près de l’ancien pont romain et développa le site autour d’activités de loisirs (organisation de concerts dans le casino, installation de tennis et de piscines). Tout ce confort attire une clientèle aisée venant de Genève, de Paris et même de l’étranger. A partir de 1933, l’exploitation décline et finit par cesser pendant la seconde guerre mondiale. Le site est alors pillé et certains aménagements détruits. L’activité thermale reprendra pendant une dizaine d’années alors qu’une association d’infirmes rénove et agrandit les anciennes installations. Mais l’exploitation étant trop difficile, l’établissement fermera dans les années 60.
Porte d’entrée de la vallée des Usses, le site a accueilli l’un des établissements commerciaux les plus importants de la Savoie : le port de la Regonfle, dès le 17ème siècle, qui permettait le transit de marchandises depuis le Rhône vers la Savoie et la Suisse par la route des Usses. Le site a également abrité au 16ème siècle, un moulin flottant en bois, amarré à la falaise et ne nombreux moulins de Bassy. Ce patrimoine a aujourd’hui disparu, démoli et noyé par la mise en eau du barrage de Seyssel en 1950.
La confluence est aussi le point de départ du site Natura 2000 les Usses, qui préserve les richesses naturelles de la rivière comme le castor.
Le franchissement des cours d’eau a toujours été un enjeu déterminant dans le développement des territoires. Du fait de sa situation entre plusieurs villes importantes et de sa proximité avec la Suisse, le bassin versant des Usses a toujours été un territoire d’échanges avec plusieurs axes de communication majeurs. Les contraintes géographiques du territoire ont nécessité la mise en place d’ouvrages de franchissement dont la conception et la construction ont fait appel à toute l’ingéniosité de l’homme.
Le franchissement des rivières s’est longtemps fait par des gués. La présence de plusieurs ponts est tout de même attestée dès l’époque gallo-romaine et durant le Moyen Age notamment sur les axes principaux de communications. Le Grand Pont de Frangy de 1677 est l’ouvrage le plus ancien que nous connaissons. Il a contribué au développement de Frangy et est dévenu un franchissement majeur des Usses.
Le Pont du Pissieu (1721) sur le Fornant ou encore le spectaculaire pont suspendu de la Caille (1839), classé Monument Historique, sont aussi très remarquables.
Le bassin versant compte aussi plusieurs ouvrages du 20ème siècle particulièrement intéressants. Le plus significatif est le Pont Caquot, pont en béton à une seule arche de 140m de portée, construit en 1928 au dessus des gorges de la Caille en doublement du Pont Charles Albert afin de supporter la circulation automobile.
Les moulins les plus anciens sur le bassin versant des Usses remontent au Moyen Age. On peut citer le moulin de Chaumont sur le Fornant, l’un des plus anciens du département (environ 1000 ans), les moulins du château de Sallenoves sur les Petites Usses, ou encore les moulins de la Godette. Certains de ces moulins sont restés en activité jusqu’à l’aube du 20ème siècle.
Au 18ème siècle, le bassin versant des Usses compte une cinquantaine de moulins. On note aussi la présence de plusieurs moulins alimentés par le cours d’eau des Usses sur sa partie amont (entre Arbusigny et Copponex). Ce n’est qu’à partir du 19ème que de tels ouvrages seront construits au bord des Usses de Pont Drillot à la confluence. En effet, compte tenu des risques de crues, les moulins étaient rarement implantés dans le lit majeur des cours d’eaux importants. Cela n’a pas empêché de nombreux moulins d’être inondés par des crues dévastatrices comme en 1888 où une grande crue détruisit de nombreux ouvrages. Les documents cadastraux de la fin du 19ème au début du 20ème siècle recensent près de 90 moulins sur l’ensemble du bassin versant.